Aller au contenu principal

Art is magic ou comment dés-apprendre l’exposition

Professeure : Géraldine Gourbe – remplacée en octobre par Elsa Vettier

Présentation

Comment dés-institutionnaliser l’exposition ? Comment en faire un safe-space pour des enjeux collectifs ? Une plateforme de désir commun et de catalyse pour des engagements féministes, queers, écologiques, pédagogiques ou tout bonnement de justice/réparation sociale ? Comment renouer avec la radicalité des dadas ou des punks qui n’aspiraient à aucune reconnaissance marchande ou muséale ? Y-a-t-il une attitude anti-exposition ou comment peut-on parler d’une attitude anti-art, anti-autorité de l’art ?

Il existe une histoire off, une contre-culture de l’exposition initiée davantage par des électron.nes libres qu’iels soient artistes, chorégraphes, designers, chercheur.euses ou tout simplement amateur.ices ? De l’Independant Group avec l’exposition This Is tomorrow qui prend des allures d’artist-run space – espace autogéré par des concerné.es de l’art – au jeune étudiant Jeremy Deller qui décident avec ses ami.es de présenter des chefs d’œuvre de l’art moderne tout en insufflant une énergie sociale 

forte avec les fanfares et les clubs de gymnastique de l’Angleterre à l’exposition du collectif français IFP qui réalise une exposition au Consortium sans outil de communication et de médiation et qui est vue - seulement ? - par les travailleur.es du centre d’art comme le facteur, les livreurs, personnels administratifs etc.  Des assemblées constituées par l’artiste flamand Kobe Matthys à partir de cas de controverse de l’art qu’il collectionne et à qu’il donne vie lors de débats publics au cœur de musées - Musée de la danse -, des Laboratoires d’Aubervilliers ou des centres d’art comme le Grand Café.

Bref la liste est grande et il nous reste une histoire, des récits à conter pour qu’iels recirculent et soient mieux connu.es et partagé.es.

Peu de lieux d’expérimentation, aujourd’hui, permettent la prise de risque et de crash test en assurant aux acteur.ices de l’art une garantie de non résultat. Nous participerons avec certain.es fondateur.ices à des expériences que nous partagerons avec leurs auteur.ices en toute liberté.

Par ailleurs, dans les villages de France se trament une autre façon de penser à l’art à plusieurs et de façon horizontale. On doit ce phénomène à un nouveau protocole que l’on nomme Les Nouveaux Commanditaires insufflant l’idée révolutionnaire selon laquelle toute personne ou groupe de personnes sur Terre est capable d’initier une commande d’œuvre à un.e artiste en évoquant sa propre nécessité de l’art. Ce hors les murs de l’artiste inscrit.e dans des situations de manque ou de besoin des autres met un terme à la position privilégiée – soit financière, soit de pouvoir – du commanditaire sachant.

Objectifs pédagogiques

Permettre aux étudiant.es de se sentir à l’aise et créatif dans un environnement, celui de l’exposition qui marquera des moments importants de sa vie : différentes phases du diplôme et vie après l’école d’art.

Compétences développées

Développer ses propres repères et prendre confiance dans ses envies. 

Evaluation

Présence continue, participation à l’oral et activation d’un projet.

Bibliographie

Rozenn Canevet, Anthologie Artist-run Spaces, around and about  - 2012-2015-2017, Dijon, Presses du reel, 2019.

Recueil de textes de  Jeremy Art Is Magic, Rennes FRAC Bretagne, 2023.

Gabriele Detterer et Maurizio Nannucci, Artist-Run Spaces, Dijon, Presses du réel, 2012.

Géraldine Gourbe, In the Canyon, Revise the Canon, Savoir utopique, pédagogie radicale et artist-run community art space, Dijon, Presses du réel, 2016.

Documentaire Piero Heliczer – A Beat Poet https://www.pieroheliczer.com/

Vincent Romagny, Politiser l’enfance, Nantes, Editions Burn Aout, 2023.