ARC Pharaonique IV, Superstructures
Professeurs : Amaël Bougard, Fabien Bourdier, Juan Camelo
Spécialité du cours : Développement de fictions techniques et architecturales par l’expérience monumentale et/ou immersive
Type de cours : Atelier de recherche et création (ARC)
Option : Art et Design
Mention : Années 3 à 5 toutes options
Semestres : 5 à 9
Heures de cours : 4H par semaine - Présence ou passage obligatoire à une séance sur deux minimum
Planning : mardi de 14h à 18h
Nombre d'ECTS : 2
Objectifs
L’objectif de cet Arc est d’inciter à projeter des hypothèses de solutions techniques à très grande échelle : mégastructures capables de progrès écologiques, et par-là sociaux. Les questions climatiques, des ressources, des énergies et de la gestion territoriale large, sont à relancer dans le sens d’hypothétiques grands travaux monumentaux et re-fondateurs de notre rapport avec l’environnement. On envisagera une histoire alternative des techniques, une modernité non extractiviste possible, et la possibilité de élargir et penser en grand des solutions déjà existantes mais souvent locales et limitées.
La fiction et l’anticipation contre tout fatalisme paresseux et contre une esthétique dystopique dominante.
Enfin : il s’agira de tirer profit de divers outils d’immersion aussi bien visuelle que sonore, physiques et par représentations numériques, pour se plonger dans ces infrastructures et leurs paysages alternatifs par la sensation.
Contenu
Les étudiants sont invités à proposer des prototypes de structures techniques titanesques, à la hauteur de défis tels que le nettoyage des mers, la réoxygénation de l’atmosphère, le filtrage massif de CO2, la récupération de l’eau, la végétalisation des continents, la capture de formes durables d’énergie (géothermie, sources inédites...) ou la gestion d’équipements massifs à venir ou l’exploitation de ressources alternatives. Il s’agit de plonger dans un paysage paradoxal qu’il aurait fallu entièrement artificialiser pour (nous) sauver. Des exemples historiques, artistiques, littéraires et théoriques seront présents pour nourrir une réflexion aujourd’hui controversée.
Méthode
4 étapes de travail intermédiaire seront données et obligatoires afin de développer les projets.
1) Septembre : collecte de sources à caractère technique pour nourrir la spéculation.
2) Octobre : production massive fragmentaire de dessins, images, sons, éléments narratifs.
3) Novembre : schèmes techniques (flux, mécanismes, quantification) et ancrage du projet : combien, où, qui, comment, quand…
4) Décembre : exploration du dispositif immersif proposé – VR, installation physique, visuelle, son spatialisé etc.
5) Janvier : rendu final.
Cet Arc propose 15 places. Des places supplémentaires peuvent être envisagées à condition de soumettre un projet.
Savoir-faire/attendus
- Savoir se rapproprier des imaginaires techniques alternatifs. Oser projeter des mécanismes divers sur une grande échelle.
- Acquérir une méthode d’articulation entre d’abord une base de processus technique spéculatif, puis une narrative paysagère, à , en un second temps, une proposition d’environnement sensible (visuel, sonore, physique ou numérique) ouverte à l’expérimentation des sens.
- Être capable de produire des effets d’immersion sans passer par l’effet spécial spectaculaire hyperréaliste – savoir l’improviser, bricoler, être fragmentaire, faire avec des ressources accessibles, réalistes, oser être en phase avec les capacités de chacun tout en ayant l’ambition de montrer un monde.
- Proposer une expérience spatialisée de l’ordre du symbole, l’emblème ou en fort écho avec une problématique actuelle.
Evaluation
L’environnement final, physique, visuel et/ou sonore, ses rapports avec sa base technique et narrative, seront jugés par clarté de représentation final totale, leur puissance d’immersion, de sensation, ainsi que leur créativité (même très fictionnelle) technique et de gestion. On demandera soit une installation physique achevée, soit un film court installé (1 minute minimum) qui reconstitue une traversée de l’environnement.
Bibliographie
- L’œuvre des agences architecturales italiennes Superstudio et Archizoom, ainsi que des architectures utopiques.
- L’œuvre du mouvement architectural japonais Métabolisme.
- Superarchitecture, 1950-70, Dominique Rouillard.
- Aerodream, catalogue d’expostion, Cité de l’architecture.
-L’œuvre vidéo de l’architecte spéculatif Liam Young.
- La Terraformation, 2019, Benjamin H. Bratton (introduction en ligne chez Presses du Réel).