Professeures : Mathilde Ganancia & Rachel Rajalu 
Spécialité du cours : Peinture / support

Type de cours : workshop
Cours obligatoire 
Option : Art et Design
Semestre : 1
Heures de cours : 24h
Planning : Du 16 au 19 décembre 2024
Nombre d'ECTS : 2

Objectifs

"48h de peinture » propose aux étudiant•e•s de participer à une performance : la réalisation d’une peinture collective de jardin sur une toile recouvrant le sol du grand hall de l’école. En collaboration avec des artistes, nous nous relaierons pour peindre 2 jours et 2 nuits sans interruption. L'objectif est de ne jamais déserter la peinture.

Contenu

Le jardin est un sujet universel et intemporel de la peinture, et un reflet de certaines de nos préoccupations les plus pressantes : comment prendre soin de notre sol aujourd'hui, et comment le repenser ensemble ? La monumentalité de la toile et la disposition horizontale de la peinture proposent ici la possibilité d’un terrain commun, un terrain d’entraînement.
Le dispositif performatif, porté vers la réalisation d’une peinture collective, emprunte à l’univers sportif du Marathon Relais. Un marquage au préalable sur la toile délimite les zones d’entrées et de sorties. Un banc de touche permet aux participant•e•s de se poser et de se changer. Un chronomètre au mur donnera le temps. Deux commentateur•rice•s se relaieront, au même titre que les peintres, pour alimenter au micro les descriptions de jardins fantasmés, représentés, oubliés et recréés.
L’urgence impliquée par ce rythme intensif de création sera toutefois mise au défi ici d’une pratique qui s’opère selon une temporalité capricieuse. Malgré l’horloge qui tourne, les participant•e•s devront suivre le rythme incertain d’une peinture ; ses temps de pause, le besoin de recul régulier, les ratés, les moments d’effondrement et de fulgurances seront autant de moments qui pourront s’additionner dans ces 48 heures.
Il s’agira de manier les couleurs comme des paysagistes, en « faisant avec et pas contre » (Gilles Clément) et en dessinant directement sur le terrain vivant. Nous chercherons les convergences entre la fabrication d’un jardin et celle d’une peinture, en tant que lieu qui laisse advenir le chaos, l’effondrement des coordonnées visuelles (Deleuze) pour mieux y voir et laisser à nouveau émerger la couleur. C’est cette catastrophe créatrice de la peinture que nous souhaitons partager collectivement à travers ce joyeux chantier public – jusqu’à épuisement.

Méthode

Le thème du jardin sera abordé au cours d’une première journée de présentation, consacrée à des lectures et décryptages de représentations des jardins dans l’histoire de la peinture.
Les trois autres jours se feront en collaboration avec Mathilde Ganancia sur la peinture, Rachel Rajalu aux textes et l’énergie des artistes invité•es, suivant un système d’inscription et l’évolution organique du projet.

Savoir-faire / attendus

Goût pour la peinture, goût pour l’observation, goût pour la lecture, intérêt pour le collectif

Evaluation

Présence active

Bibliographie

• "Chroma, un livre des couleurs », Derek Jarman, traduit de l’anglais par Jean-Baptiste Mellet, L’éclat-Poche, aout 2019
• « Lumière », Eva Figes, traduit de l’anglais par Gilles Barbedette, Bibliothèque étrangère Rivages, 1989
• « Le Jardin Planétaire. Réconcilier L'Homme Et La Nature », Gilles Clément, Albin Michel, 1999
• « Quand les jardins deviennent œuvres d’art », émission France Culture, podcast « L’Art est la matière », par Jean de Loisy, 2017